Dim 4 Oct - 19:48

>Alciiiiiiii...où es tu Alciiiiii?

La petite fille s'avançait gaiement dans les couloirs en sautillant d'un pied sur l'autre, ce qui lui donnait un aspect machiavélique malgré le sourire édenté qu'elle affichait...à vrai dire, même ce rictus de joie était horrible. À six ans on pouvait penser que les enfants étaient adorables, qu'ils piquaient de temps en temps quelques colères mais on pouvait le mettre sur le compte de l'immaturité et de la méconnaissance du monde. Mais cette petite fille là, n'avait pas d'excuses. Née d'une bonne famille, l'éducation qu'elle avait reçue était bien plus avancée que ceux de son âge, à telle point qu'elle était plus cultivée que certains adultes qu'elle pouvait croiser dans les rues de Coast City quand la gouvernante l'emmenait chercher ses friandises préférées des pommes enduites de caramel parsemées de petits copeaux de bacon, sucrerie qui favorisaient grandement la perte de ses dents de laits, et qui faisait le bonheur du seul dentiste de la ville. Bien qu'elle soit donc destinée à un brillant avenir et que l'on pouvait aisément la catégoriser chez les génies, son manque de compassion et ses accès de colère en faisait l'incarnation du mal sans aucun doute possible. Et en ce moment même, cette plaie ambulante était à la recherche de sa proie de prédilection de ses derniers jours: un chat de fourrure blanche qu'elle avait recueilli quelques jours plus tôt alors qu'elle jouait dans son jardin. La pauvre bête avait été posée devant le portail de l'immense propriété familiale, dans une boite en carton avec écrit Alcinoas dessus. La petite s'est immédiatement prise d'affection pour le petit chat aux immenses yeux bleus et s'est donc empressée de piquer une colère -peu nécessaire par ailleurs- auprès de son géniteur pour qu'il l'autorise à garder la peluche vivante. Depuis, elle lui faisait vivre un enfer, lui courant après, tentant de l'habiller avec des vêtements de poupées ou de lui faire un brushing.

Si Alcinoas s'était retrouvé dans une telle situation, c'était qu'il y avait un but précis. Le père de la fille, possédait un objet de valeur qu'un client de Mammon's Market avait décidé d'acquérir, il avait donc fait appel à la guilde pour s'en emparer. Après étude du terrain par ses superviseurs, l'angle d'attaque avait été décidé à cinq contre un. Malgré la position du chat au sein de sa propre organisation, il était décidé que tous les votes avaient la même valeur. Un système démocratique qu'il envisageait sérieusement de changer au vue de sa position actuelle et de son rôle dans cette mission. Le plan d'action était simple: se faire passer pour un vrai chat...enfin pour un chat normal, séduire la fille pour qu'elle l'adopte, qu'il se rapproche du père et qu'il vole l'objet en question, un livre du valeur importante puisqu'il s'agissait d'un grimoire anciens sur la réplication d'une espèce maintenant disparue: les pingouins à crête de crystal. Alcinoas se souciait peu de la nature des demandes de sa guilde, du moment que le client payait -et M. Sap payait bien-, il était satisfait, qu'importe qu'il s'agisse de nettoyer les toilettes où de s'aventurer dans une cave obscure, il ne refusait presque jamais un contrat. Enfin,...il commençait à regretter ce code d'honneur qu'il s'était imposé.

> Alci! Te voilà! Viens jouer à la dînette!

S'il aurait pu parler sans compromettre sa couverture, le chat aurait certainement hurlé quelque chose comme ">Arrière enfant du démon! Je ne saurais plus supporter le contact de vos mains boudinées et sucrées!". Mais il était en infiltration et il s'en tint à sa seule option: la fuite. Il courut donc, la fillette sur ses talons, Il arriva à une sorte de débarras où était entreposé les affaires de ménages et les produits d'entretiens. Il se glissa furtivement dans un placard de service, entre un balais et un sceau. Il retint son souffle alors que l'engeance démoniaque courrait dans le couloir, vérifiait la pièce puis s'en allait, légèrement vexée d'avoir perdu la trace du félin. Alcinoas se permit de souffler, épousseta sa magnifique fourrure immaculée qui ne l'était plus tant que ça à force de pataugé sur les sols et dans le jardin. Il se rendit compte que quelque chose n'allait pas avec cette cachette, il se retourna pour voir un homme, qui le regardait, lui aussi planqué dans ce placard.

> Heu. Pardonnez moi mon impolitesse mais que faites vous là au juste?  

Ven 9 Oct - 2:10

Une mission de merde dans une ville de merde, une journée banale dans la vie banale du Roi banal de Dark Chess. Bordel, même son masque suffisait pas à contenir cette odeur de poisson qui devait surement attirer tous les chats errants de la région ! Kagami était là, marchant nonchalamment dans cette ville portuaire où s'entassaient ébauches de corsaire et ivrognes enrichissant culturellement le patrimoine architectural de la ville en lui offrant les restes digérés de leur mangeaille à chaque coin de rue. C'était souvent les deux en même temps, en fait. Mandaté par un client important puisque l'un des plus grands informateurs de l’Échiquier, le mage noir avait pour mission de simplement récupérer... Un livre. Oui, nous vivons dans une époque sombre où le boss de la guilde noire qui a soumis le monde peut être embauché comme le dernier des sacs à merde pour récupérer un livre. Ok, vu comme ça, il passe un peu pour un guignol le Kagami, mais il faut vous dire que dans un monde régi par la traque, l'information était une monnaie d'échange inestimable. Si il fallait se procurer un livre pour y accéder, et bien soit. L'intitulé de l'ouvrage était toutefois assez intéressant : Réplication des pingouins à crête de cristal. Apparemment, l'un des rivaux de Mr. Erlotte, notre client, aurait appris l'existence du livre et chercherait à s'en servir à des fins plus ou moins louables. La mission était donc de récupérer le dit-livre et le remettre à l'homme d'affaire pour qu'il puisse le détruire lui-même, et s'assurer que son rival ne puisse jamais mettre la main dessus. Les raisons d'une telle rivalité ? Kagami s'était renseigné. Il s'avérait que Mr. Sap et Mr. Erlotte fréquentaient la même école privée lorsqu'ils étaient enfants, et que le premier s'amusait, entre autre, à tourner en ridicule le second auprès de la gent féminine par rapport aux modestes dimensions de son appareil génital. D'où une guerre froide qui dura jusque dans les décennies suivantes, les deux hommes cherchant à se tirer dans les pattes à chaque occasion qui se présentait à eux.

Ce genre d'histoire n'intéressait guère Kagami, celui-ci s'inquiétant plutôt du fait qu'il pourrait arriver trop tard. Les hommes riches comme Sap ne manquent pas de contacts, il était certain que quelqu'un était déjà sur le coup. Loin du port d'où il venait de débarquer, l'homme masqué finit par arriver non sans attirer sur lui via sa gestuelle loufoque au quartier bourgeois de la ville. Loin de la crasse et de la puanteur des quartiers populaires, cette banlieue qui bordait les collines verdoyantes autour de Coast City puait le richard. Ouaip, c'était même encore plus fort que l'odeur de poiscaille défraîchie de plus tôt ! Par chance, il n'eut pas le loisir de se tromper entre toutes ces majestueuses demeures, son client lui ayant fourni tout un dossier d'informations pratiques pouvant l'aider dans sa quête. Il y avait donc l'adresse et un plan du manoir, un bref profil de la cible et de son entourage, et surtout quelques photos. C'est sur la base de celles-ci que Kagami put monter son plan de génie. Enfin, en tout cas les Pions de son escouade auraient considéré ça comme génial si ils avaient été là, les cons. Le mage noir resta quelques temps en planque non loin de la bâtisse de la cible, avant de se rendre rapidement compte que l'imposant portail en acier trempé ne bougerait pas. Il pourrait certainement s'infiltrer discrètement en passant par dessus, mais ce serait pas drôle, et surtout il serait difficile d'échapper à la vigilance de tout le personnel de maison une fois à l'intérieur. C'est pourquoi il décida que son moyen d'entrée serait... Elle.

Il se mit alors à méditer durant des heures à la manière des guerriers nordiques d'antan attendant l'ouverture de Chez Belethor. Jusqu'à que les grandes portes ne s'ouvrent dans un vacarme métallique assourdissant. Caché derrière un recoin, l'homme masqué attendait le dernier moment, se préparant à porter le coup fatal. Un coup d’œil suffit à s'assurer qu'il s'agissait bien d'elle, le même petit monstre à couettes édenté que sur les photos. Il s'en frottait les mains tout en ne pouvant s'empêcher de lâcher un petit rire plus gênant que maléfique. Oh bordel elle allait prendre cher ! Et c'est alors que dans un élan héroïque, le maître de Dark Chess s'élança dans le combat de sa vie !

« Meeeeeeow. Meeeeeeeeow. »

Ouais, vas-y ! Vas-y putain, enchaîne-la, défonce-la !... Attends, hein ? Bordel mais il fout quoi ce con ?! A quatre pattes sur ses mains et ses genoux, le mage au masque se traînait comme une loque tout en émettant les miaulements les plus graves, les plus rauques et les plus révélateurs d'envies suicidaires de toute l'Histoire de l'Humanité. Ce qui contrastait nettement avec la tête de chat dessinée à la va-vite au feutre sur son masque blanc. La gamine resta sans réaction apparente tandis que sa gouvernante commençait à s'affoler en voyant l'homme chelou qui était en train de se frotter lascivement aux jambes de sa petite protégée. Elle ne mit d'ailleurs pas longtemps avant de ruer de coups de talons aiguilles le pauvre Kagami, dont les miaulements étaient devenus affolés et aigus sous le coup de la douleur. Victime va. Puis elle fut stoppée net par la fillette. Celle-ci se pencha alors, de façon à pouvoir regarder le chat-humain masqué dans les yeux et lui lancer un sourire terrifiant.

« Dis-moi, mon beau... Tu joues à la dînette ? Kyhihihi. »

Et c'est ainsi qu'il en était arrivé là. Dans ce putain de placard à balais. Cela faisait maintenant au moins deux semaines que ce cirque durait. La petite fille fit entrer clandestinement Kagami dans la résidence, sans en parler à qui que ce soit et promettant une mort lente à sa nourrice si elle vendait la mèche au maître des lieux. Pendant des jours, l'homme masqué était trimbalé dans caves, greniers, et maintenant placards à balais... Et ne pouvait en sortir que pendant les absences du père de la fillette. Bien évidemment, il en était venu à chérir ces instants de tranquillité dans la poussière et l'humidité qui passaient pour un véritable paradis comparé aux sévices que lui infligeaient la fillette ! Le soir, en écoutant les serviteurs parler, il apprit même qu'il n'était pas le premier humain dont la jeune fille s'était occupée. Apparemment, quelques clodos passant dans le quartier pour faire la manche auraient mystérieusement disparu au cours des derniers mois... La mission, elle, suivait son cours pour le moins... Paisiblement. L'immensité du manoir était telle qu'il venait à peine de localiser la bibliothèque, faisant qu'il n'avait plus qu'à attendre sa chance pour se saisir du bouquin et se barrer en vitesse. Sauf... Qu'il y eut un hic. Un hic poilu et avec des yeux disproportionnés. Surtout sourd aussi, d'ailleurs.

Petite salope... Préférer un putain de chat au grand Kagami, esclave de luxe ?! L'homme au masque désormais tapissé de bites marquées au feutre avait eu le loisir de constater que même lui ne pouvait soutenir la concurrence avec un vrai chat. Bordel... Cette boule de poil aux yeux disproportionnés était apparue d'un coup, comme ça, pour lui voler la vedette ! Visiblement lassée de pratiquer sur un être endurant physiquement et psychologiquement, la petite fille avait jeté son dévolu sur le félin, ce qui avait eu pour effet de laisser Kagami dans une situation plutôt inconfortable : Il était maintenant laissé pour compte dans un vieux placard à balais depuis plusieurs jours, ne pouvant rien faire d'autre qu'espérer qu'un événement vienne perturber la routine des rondes perpétuelles des serviteurs. Sans déconner, pourquoi ne pas juste tout raser, hein ? Merde, Ettinsmoor est bien alliée à Dark Chess maintenant, non ? Et officiellement, Kagami avait le statut de Fou, il pouvait théoriquement faire ce qu'il voulait ! Ouais allez, la finesse et la discrétion ça va bien 5 minutes, là c'est l'heure de la castag...

La porte du placard à balais s’entrouvrit dans un léger grincement. Quelque chose était passé par l'ouverture, quelque chose de petit, et de blanc... Oh bordel, c'était lui. La raclure qui a fait capoté le plan ! Se préparant à se saisir de l'animal, le mage noir fut stoppé dans son élan par la vision du félidé qui passa en position bipède, avec une certaine élégance, avant de s'épousseter la fourrure à l'aide de ses petites pattes. Kagami cligna deux fois des yeux, intrigué. Il manifestait clairement des signes d'intelligence. Était-ce une sorte de Take Over ? Ou bien le produit d'une expérience saugrenue ? Il n'eut pas le temps d'y penser davantage, le félin se retournant aussitôt, remarquant la présence du mage masqué.

« Heu. Pardonnez moi mon impolitesse mais que faites vous là au juste? »

Oh le bad, il parle ce con. Bon, lui aussi devait bader face à un gars qui avait un visage de chat entouré de pénis dessiné au feutre sur son masque, certes ! Mais quand même... Se reprenant suite à quelques demi-secondes de flottement, le mage masqué s'exprima dans sa bonne humeur et son exubérance habituelles.

« Oï, boule de poil ! C'serait plutôt à moi de te demander ça, ahah ! J'étais là avant toi, et t'm'as volé ma place ! Bon, euh... Crois-pas que j'kiffe cette sale gamine hein, mais c'une question de respect envers ses aînés, fufu ! Alors bouge, j't'apporterai des boites de thon et d'la pâtée s'tu veux, mais j'ai vraiment besoin d'ce job ! »

Le chat et le "chat" n'eurent que quelques instants pour échanger avant que la porte du placard ne s'ouvre brutalement, laissant apparaître une ombre funeste bien trop familière.

« Owh... Tu as trouvé un copain, Alci ? ~ »

Oh bordel. Ce sourire démoniaque venait de complètement faire changer d'avis Kagami, lequel considérait soudainement ne plus trop avoir besoin de ce job, tout compte fait. Toujours à quatre pattes, le mage masqué laissa son instinct félin prendre le dessus à travers une course effrénée pour tenter de fuir la jeune tortionnaire, qui ne fit que le choper par le col d'un geste nonchalant.

« Où crois-tu aller où comme ça, Kakami ? ~ »

« En fait, moi c'est Kaga- SBLARGH ! »

Devant tant d'insolence, la fillette n'eut d'autre choix que d'en venir au martinet. Entre souffrance et jouissance, le mage masqué, vaincu, ne pouvait plus qu'appeler la seule personne présente qui pouvait lui venir en aide. Enfin, "personne", c'était vite dit. A la manière des catcheurs qui tendent la main hors du ring pour faire un échange, Kagami tendait la sienne vers le chat blanc. Puis lorsqu'il se rendit compte que c'était l'occasion d'avoir l'air classe en se sacrifiant pour autrui, sa demande d'assistance se transforma en un pouce levé. Son regard exprimait alors une foule d'émotions liées entre elles par la passion et la fougue de la jeunesse.

« Va, boule de poils. Kéhé. »

Lun 19 Oct - 20:03

Au fur et à mesure que ces yeux s'adaptaient à l'obscurité ambiante du placard à balais, ce qui prenait à peu prêt une demi seconde, l'un des sacrés avantages d'être un chat, il pouvait mieux distinguer son étrange colocataire. Grand et athlétique, il portait un masque aux étranges motifs...et sur lequel on s'était visiblement amusé à dessiner de nombreux pénis, il faut dire que la grande surface blanche que représenté cet accessoire était plutôt tentante. Alcinoas se retint de lui faire remarquer les peintures rupestres qui se trouvait sur son substitut de visage et jeta un coup d’œil par la porte entrebâillée: personne. Il pouvait néanmoins entendre le brouhaha de l'immonde créature qui remuait ciel et terre mais surtout sa propre maison pour le retrouver. L'autre l'interrompit dans sa veille d'une façon parfaitement grossière. Boule de poil?Voler la place? De la pâtée et des boites de thon? Cet homme était visiblement pris de démence, certainement le fait d'avoir passer tout ce temps dans ces quelques mètres carrés, à peine plus petits que les toilettes de chez Mammon's Market qui pourtant étaient parfaitement réputées pour leur étroitesse et quelques fois pour leur puanteur, le chat n'y allait d'ailleurs pas, préférant laisser place au vieux réflexe d'enterrer sous le sable, ou plutôt la neige dans son cas, ses déjections.

> Du respect? Vous voulez du respect malgré ce que vous venez de me dire. Même le clown du cirque du coin mérite plus ma considération que vous. Vous avez certainement besoin de ce travail, et encore j'ignore ce qu'il en est pour vous, mais laissez faire les personnes ayant les capacités pour le faire. Votre tentative d'infiltration est assez pathétique si vous voulez mon avis et les graffitis sur votre masque en témoignent largement.

Sur ce, il tourna la tête avec dédain avant que l'autre n'ait eu le temps de répliquer quoi que ce soit. Il hésitait toute fois à provoquer une bagarre dans ce lieu étroit, le bruit aurait certainement attiré la petite peste. BLAM*.En parlant du loup... Elle les contemplait de toute son énergie maléfique et Alcinoas eut brièvement les poils dressés. Elle s'adressa à lui. Un compagnon? Il aurait préféré se passer de la présence de ce malandrin... Ce dernier essaya d'ailleurs de s'échapper furtivement alors que la fillette était focalisée sur l'Aristochat. Elle le saisit par le col et sortit de sous ses jupons un martinet, énième preuve qu'elle était le mal incarné. Elle commença à le battre avec toute la violence possible que l'on pouvait avoir à cet âge et l'autre, malgré sa carrure de géant poussa d'étranges cris, entre douleur et plaisir. Alcinoas ferma ses grands yeux bleus et s'il avait pu se boucher les oreilles, il l'aurait fait. Il ouvra distraitement sa paupière droite pour contempler la victime qui lui tendait la main, recquierant son aide immédiate. Evidemment, il n'avait pas envie de ruiner sa couverture, d'un autre côté il n'aurait pas été très convenable de laisser un homme se faire traiter de la sorte, bien qu'il soit un malotru. L'autre se ravisa et visiblement investit d'un élan d’héroïsme, lui demanda de s'enfuir. Il remontait un peu dans l'estime du chat et celui-ci poussa un petit soupir inaudible.

> Fou que je suis...

La petite s'arrêta, surprise d'entendre la boule de poil blanche prononcer autre chose que des "Meow". Alcinoas tapa dans la main tendu du malheureux, sauta sur sa tête et asséna un formidable coup de pied retourné à la fillette, du moins c'est ce qu'il crut faire, son potentiel physique étant parfaitement limité, même face à une gamine joufflue. Il s'écrasa donc un peu plus loin et l'autre se désintéressa de "Kaga -Sblargh" pour se précipiter vers lui, tout martinet dehors.

>Vilain Alci! Vilain!

Reprenant un peu ses esprits, les chats bipèdes ne retombant visiblement pas que sur leurs pattes, il eu le temps d'esquiver brièvement le coup qui partait, forma un pistolet avec sa patte et dirigea son doigt vers la tortionnaire.

> Très chère, vous n'en valiez même pas la peine. Mais à cas extrême, mesures extrêmes.

Une balle en or se forma au bout de l'index tendu et parti en direction de la joue de la cible. Une éraflure apparue sur celle ci et le projectile en or termina sa course sur le mur d'en face...à deux centimètres prêt de la tête de l'homme masqué. Les larmes montèrent aux yeux de la peste et elle s'affala sur ses genoux, s'apprêtant à hurler toute sa douleur, bien que le chat n'ait visé que volontairement à côté pour ne pas lui faire trop de mal. Il avait beau la détester, elle pouvait encore lui être utile. Il se mit à sa portée et avant qu'elle n'appelle à l'aide, lui colla sa main sur la bouche, enduisant celle ci d'une fine couche d'or.

> La parole est d'argent. Le silence est d'or.

Il ricana, content de son petit effet.

Mer 28 Oct - 16:26

Ainsi donc, non content d'être un chat bipède à la langue bien pendue, cette créature inhabituelle se payait même le luxe de maîtriser la magie. Et quelle magie par ailleurs ! Affalé contre un mur pour mieux assister à la scène de lutte... Intense ? qui opposait le félin à la jeune fille, l'homme masqué eut le loisir de réfléchir à la situation. Ce chat, quelle qu'était sa véritable nature, était un mage, vraisemblablement celui envoyé par Mr. Sap pour récupérer le précieux ouvrage. C'était donc un ennemi. Le mage noir n'eut pas le temps de bien distinguer l'objet qui avait filé à quelques centimètres de sa tête, mais tout devint clair au moment où le chat couvrit la bouche de l'enquiquineuse pour l'empêcher d'alerter le reste de la maisonnée. Mazette, ce chat était une brute, même pour les standard de Kagami ! S'attaquer à une gamine, ce type devait être un mage noir de la pire espèce ! Mais ça, il s'en fichait. Se relevant nonchalamment pour s'approcher et mieux examiner la tortionnaire en pleurs, un éclair illumina ses yeux. « Oh bordel, c'est de l'or ! », qu'il pensa presque trop haut. Cet Aristochat avait donc la capacité de créer de l'or... Lui qui était venu marchander pour obtenir des informations, il venait de tomber sur quelque chose de bien plus intéressant, kéhé... Manifestant toujours une mollesse typique de ceux qui viennent de perdre l'intérêt qu'ils avaient pour leur mission initiale, Kagami prit l'initiative de traîner par le col la jeune fille récalcitrante dans le placard à balais qu'ils occupaient il y a encore quelques minutes. Seulement, il y avait un problème... Ils n'avaient rien pour l'attacher, ce qui ne leur laissait qu'une seule solution.

Un "cri chuchoté" s'échappa du cagibi : « WATAAAAAAAaaaaa ! », lequel fut suivi d'un gémissement étouffé de la fillette. Bordel, ça marchait dans les films pourtant ! A l'aide du tranchant de sa main, Kagami avait tenté une frappe nette et précise dans le cou de la captive, au niveau de sa carotide, afin de l'assommer. Face à cet échec cuisant, il retenta une deuxième fois, puis une troisième, puis une quatrième... Le cou maintenant rougi sous les coups du mage noir, la fillette semblait se vider de toutes les larmes que pouvait contenir son petit corps. Merde, il était limite encore barbare que le chat maintenant ! Bien, aux grands maux les grands moyens, les méthodes les plus simples sont souvent les meilleures ! Non sans avoir fait craquer ses doigts avec un air pas très rassurant, ce qui eut pour effet de faire flipper encore plus la petite pimbêche, Kagami rassembla la force de son désespoir et de l'humiliation ressentie dans une patate de forain qui trouva son point d'arrivée en plein dans la face de la gamine, qui tomba en arrière en laissant jaillir un jet de sang par le nez. Oui, il aurait pu faire ça depuis le début, en fait. Ressortant du placard sans oublier de fermer la porte derrière lui, il fut confronté au regard d'Alci et à toutes les pensées méprisantes qui devaient aller avec.

« Au moins maintenant j'sais que j'ferais pas un bon ninja, haha ! »

Maintenant, le problème était le suivant : La bibliothèque était à l'opposé du manoir. Il fallait traverser couloirs et grandes salles pour y parvenir d'ici... A moins de disposer d'avantages permettant de se créer un raccourci. Non, le véritable enjeu ici, c'était d'y arriver avant le chat, et de trouver le livre avant lui. D'ailleurs, est-ce qu'il avait au moins conscience qu'ils étaient ici pour la même raison, mais pour des clients différents ? Heureusement, l'information était du côté de Kagami, et il n'allait pas se priver pour en jouer.

« Fufu... Ça fait un moment que j'suis là et que j'ai plus donné d'nouvelles, j'ai eu, disons... Un p'tit contretemps ! Mais t'vois de quoi j'veux parler haha ! Du coup, j'imagine que c'est aussi m'sieur Sap qui t'envoie, non ? Kéhé ! »

C'était un plan risqué. D'une part, Sap n'avait probablement jamais parlé d'un autre mage qu'il aurait embauché, et surtout il y avait le risque qu'il ne traite qu'avec l'organisation dont faisait partie le chat... Mais d'un autre côté, l'apparente stupidité de Kagami lui constituait un alibi quant au fait qu'il lâche aussi facilement le nom de son pseudo-client sans prendre en compte le fait qu'Alci pouvait travailler pour un concurrent et jouer sur cette information. Cette imprudence caractéristique des idiots de son acabit, mêlée à son apparente incapacité à monter des plans ou des mensonges consistants, serait peut-être suffisante à endormir les soupçons du chat. Si cette tentative ne se révélait pas fructueuse, il faudrait avoir recours à un plan de secours beaucoup moins peinard... Pour l'homme masqué, les alliances passagères étaient toujours favorables à la concurrence acharnée pouvant parfois découler sur un affrontement.

N'attendant pas la réaction du félin, Kagami avait déjà commencé à repérer les lieux, comme si il semblait naturel pour lui que ses paroles ne puissent être interprétées que comme la plus stricte vérité. S'agenouillant pour poser la main sur le vieux parquet grinçant et ainsi estimer le nombre de personnes aux alentours et leur position via les vibrations que leurs pas émettaient, il en conclut rapidement que tenter de s'infiltrer à la régulière jusqu'à la bibliothèque risquerait de compromettre la mission. Ils auraient vite fait de se faire repérer et d'avoir la garde au cul ! Toutefois, il avait son idée pour accéder rapidement et sans encombre à cette destination. Il ouvrit la fenêtre la plus proche, avant d'en enjamber le rebord et de tendre la main à Alci.

« Oï boule de poils, tu branles quoi ? Ramène toi, la navette Kagami-Express va partir, kéhé ! »

Bah oui, après tout, il lui suffisait de voler jusqu'à une fenêtre de la bibliothèque ! 'Tain, si Erlotte avait eu le bon goût d'indiquer à quoi correspondaient les pièces du manoir sur son plan, on aurait pu s'épargner cette partie infiltration ! Deux scénarios s'offraient à eux : Alci pouvait s'allier momentanément à Kagami, ce qui leur permettrait de trouver le livre en deux fois moins de temps une fois arrivés à la bibliothèque, et ce sans alerter qui que ce soit. L'autre scénario serait moins plaisant pour les deux partis : Une fenêtre brisée suffirait à alerter les domestiques vers la position d'Alci qui aurait alors surement des difficultés à atteindre la bibliothèque, tandis que Kagami, bien qu'arrivé en premier, aurait plus de mal et moins de temps pour trouver le livre dans les rayons. Un sourire narquois au visage, dissimulé par son masque, le mage ne put s'empêcher de s'exclamer intérieurement : « Putain, j'suis trop fort bordel ! » tout en espérant cependant que le second scénario ne soit pas celui qui se réalise. Car il serait alors beaucoup plus compliqué d'enlever ce matou créateur d'or, kéhéhé...