n léger filé de lumière qui avait trouvé sa route entre les rideaux clos de la chambre, venait illuminer le visage endormi de la rose au fur et à mesure que le soleil se lever. Démarrant au niveau de son front, avant d’arriver quelques minutes après sur son nez. Un soupir résonna dans la pièce froide et sombre et le corps lourdement posé sur le lit remua un court instant pour se tourner dos à la lumière. Comme si cela allait changer grand-chose. Ma grande, tu es réveillée, tu n’arriveras plus à t’endormir. Elle le savait en plus. Elle laissa sa main atterrir lourdement à côté d’elle pour se saisir de l’oreiller et le plaquer sur sa tête en fronçant les sourcils comme si elle pouvait, d’un instant à l’autre, ordonner à son corps de s’endormir à nouveau. Tu peux toujours essayer, mais tu le sais aussi bien que moi. Après tout, je suis ta narratrice depuis que tu es capable de penser. Tu n’arriveras pas à retrouver le sommeil.

lle sembla le comprendre soudainement, comme chaque matin en fait. Elle délivra un nouveau soupir et se redressa en position assise en poussant un bâillement à s’en décrocher la mâchoire. Les cheveux en pagaille, elle porta une de ses mains engourdies à son visage pour dégager les deux trois mèches gênantes et balaya la salle du regard, comme pour se rassurer qu’elle était toujours dans sa chambre et qu’entre-temps, elle ne se soit pas téléporté au beau milieu d’un désert aride.

a maîtresse de Fairy Tail se leva finalement après avoir rassemblé toutes ses forces. Oui, parce que ce machin tout mou, tout flopeflope, tout… Endormi, n’est autre que Ryuu. Comme chaque matin, elle avait la tête dans le… Vous voyez ce que je veux dire. Elle marcha un pas lent jusqu’à son miroir et lui tourna le dos pour examiner son reflet. Elle appuya en premier lieu son regard sur ses fesses, puis elle remonta sur son dos avant d’atteindre la vue dérangeante de ses cicatrices, fruits du traitement que lui avait réservé avec une certaine attention l’empereur. Mais ce n’était que des cicatrices physiques. Elles n’égalaient en rien ce qui rester fissuré en elle et surtout, cette marque dans sa nuque qui se repend petit à petit et qui la brûle dès qu’elle éprouve de la colère, de la haine, l’envie de tuer. La dragonne releva ses longs cheveux pour observer l’empreinte et voir où en était son développement. Elle n’avait toujours pas trouvé ce que c’était, ce qu’elle annonçait et ce qui surviendrait quand son corps ne sera plus en mesure de supporter son étalement constant.

a fée lâcha ses cheveux et s’empara de ses sous-vêtements qu’elle enfila aussi vite qu’il n’en faut pour dire « bonjour ». Elle passa par-dessus, une robe blanche, légère et fluide, lui arrivant aux genoux. Elle pouvait rarement se vêtir de vêtements féminins, premièrement parce que pour les sorties et expéditions, elle favorisait les tenues confortables et amples, secondement parce qu’elle se faisait passer, à l’extérieur de la guilde, pour un mec afin de ne pas attirer le regard des hommes qu’elle craignait. Elle les supporte, mais elle les craint.

ne fois habillée, elle attrapa son livre de langue ancienne et sortie de sa chambre pour se rendre dans la grande plaine, qui servait en fait, de jardin géant à la guilde. Une fois dehors, elle s’immobilisa devant l’immensité bleue que lui offrait la vue et contempla quelques secondes le ciel et les nuages qui formaient divers formes, parfois ressemblant de près ou de loin à des choses connues, tel qu’un lapin, un cheval, un dragon, une pomme… Oui, une pomme. Elle avait faim. Problème ?!

lors qu’elle se retourna pour reprendre sa route vers le bassin d’eau non loin, elle se heurta à quelque chose. Après analyse rapide et au bruit que cette chose avait produit, c’était plutôt « quelqu’un ». La dragonne, manquant de tomber, récupéra, bien qu’avec difficulté son équilibre et se redressa avant de se tourner vers la personne qu’elle venait de bousculer. La surprise s’empara de son visage quand elle constata qu’il s’agissait d’Alyna. Une mage connue dans la guilde, qui avait su faire ses preuves et trouver sa place auprès de cette petite famille. Ryuu lui avait d’ailleurs proposé, récemment, d’être muté au grade de Chef des attaques. Elle était toujours en attente de réponse cela dit. La rose se pencha légèrement vers la mage aux cheveux violets et lui tendit une main pour l’aider à se relever. C’est ainsi que son regard rencontra les larmes perlant sur les joues rosies de la mage, augmentant d’avantage sa surprise et surtout, son inquiétude.