Il fallait déjà être dingue pour s'aventurer dans cette grotte, il faut être complétement débile pour emprunter ce boyau, la porte centrale. Pourquoi parler de porte quand  ce n'est qu'une cavité ? Allez savoir. Toujours est-il, voyageur, que je ne saurais que trop vous déconseiller d'emprunter cet affreux tunnel ; vous y trouverez la Fosse aux Hurlements.

Ce n'est pas un lieux anodin que voici. Vous êtes sur les premières marches de l'enfer, à la frontière du tartare. D'abord vous avancerez dans le noir complet à moins d'avoir une torche. Une chaleur étouffante. Des relents de souffre. L'âcre odeur de chaire brûlée. Et des cris. La douleur, la haine. Les hurlements ne déchirent pas le silence, il n'y a pas de silence dans ces profondeur, ils martèlent l'air, frappent le cœur et les tripes pour une immonde musique démoniaque. C'est une prison. Une prison où les ordures souillant hier les âmes croupissent aujourd'hui. Un enfer carcéral sans démon ni diable mais la souffrance sera là tant que les damnés n'auront purgés leur peine. Oh rassurez vous si vous êtes un monstre, vous ne finirez pas nécessairement dans la Fosse, il faut pour cela que quelqu'un vous y jette, on dit alors qu'il vous condamne. Continuez d'avancer vers la ''musique'' et vous atteindrez un promontoire rocheux dominant un paysage satanique. De la lave, les restes des corps des damnés, les fantômes de leurs esprits hurlant toutes leurs forces spectrales, des chaînes montant vers un ciel qui n'en est pas un. Vous contemplez la Fosse aux Hurlements et ses occupants.