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Sam 31 Oct - 18:31

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Baston

L'ambiance était morbide, l'air transpirait d'une aura macabre, les arbres quant à eux étaient recouverts d'une écorce aussi sombre que les ténèbres. Au fur et à mesure que Brook s'engouffrait dans cette antre végétale, elle comprenait de plus en plus pourquoi cette forêt était rattachée aux morts. Cependant, la jeune femme ne montrait aucune crainte, son corps avait été bien trop mordu par le froid toute sa vie pour ne serait-ce que trembler face à quelques morts. Elle n'était que rarement sortie de son pays durant son existence, cela ne faisait que quelques années qu'elle avait commencé à véritablement arpenter le monde et ses mystères. Bien qu'elle n’éprouvait pas grand intérêt à faire cela, cela avait le don de lui faire changer d'air, aussi macabre pouvait-il être en cet instant.

Dans tous les cas, elle était là à la recherche d'un homme. Un mage qui avait causé quelques tords plus ou moins conséquent et qui lui avait valu les foudres de certaines personnes assez riche pour demander à sa guilde de régler ce soucis. Malheureusement, celui-ci conscient d'être recherché avait trouvé refuge dans ce lieu depuis plusieurs jours déjà. A vrai dire, ces informations n'avaient jamais été réellement vérifié, ainsi Brook errait à l'aveuglette à la recherche d'un homme dont elle n'était même pas certaine de sa présence.

Cependant, cela lui faisait un bon entrainement. L'atmosphère semblait bien plus lourd dans ce lieu de superstition. Elle évoluait dans un environnement plus oppressant qu'à son habitude, ainsi, son esprit et son corps s'aiguisaient davantage qu'ils ne l'étaient déjà pour passer cette épreuve.

Après plusieurs heures de marches infructueuses, elle ne fit pas attention au fait qu'elle s'était entrainée dans un labyrinthe de verdure. Ainsi, dans le plus grand calme dont elle pouvait faire preuve, elle s'adossa à un arbre et sortie de son sac un maigre repas. Elle mordit à pleine dent dans cette tranche de pain qui faisait faible allure accompagné de son bout de viande. Le régime que s'imposait Brook était assez sévère mais efficace, cela lui permettait de n'engendrer aucune graisse superflue susceptible de déformer son si joli corps musclé.

Soudain, alors qu'elle soupirait à l'idée de devoir se relancer dans une autre séance de marche, elle put entendre des branches se craqueler. Le bruit était à peine audible mais suffisamment pour la mage qui s'empressa de se lever et de se jeter vers la source. Cela pouvait toujours provenir d'un animal mais, au moins, elle avait une piste qu'elle n'avait jamais eu jusqu'alors.

Entrevoyant une silhouette, celle-ci avait ses traits cachés par les ténèbres de la forêt. Une chose était claire cependant, elle appartenait bien à un homme. Coup de chance, Brook venait de trouver en cet instant sa proie totalement par hasard. S'avançant alors vers lui, elle arma ses poings, ne se souciant même pas une seule seconde qu'il pouvait être qu'un vulgaire inconnu n'ayant rien à voire avec l'histoire.

Sam 7 Nov - 18:26

La forêt si bienveillante et lumineuse que Nemo parcourait de long en large depuis des semaines, déjà, avait laissé place à un environnement tout autre. Sans qu'il s'en rende vraiment compte, il était passé dans une sorte d'autre monde, où la vivacité des cimes et la verdure des feuillages avaient disparu. Les arbres gigantesque, regorgeant d'ancienneté et de force avaient été remplacés par des arbres certes grands, mais à moitié morts. Leur écorce grise semblait recouverte d'une épaisse couche de cendres, et leurs feuilles brunies et rongées par les parasites formaient un lit couleur ocre sur l'humus. Sous les pas du jeune homme, cette couverture végétale craquait sinistrement, de même que les branchages également éparpillés. L'odeur fraîche de la terre gorgée d'humidité avait cédé le pas à celle de la pourriture et de la moisissure. Rien dans ce lieu ne laissait penser que la vie avait pu y persister pendant des siècles. Et pourtant, force était de constater que la Forêt des Morts restait debout, plus vieille que l'humanité.

C'était avec prudence, l'oreille tendue et l’œil aux aguets, que Nemo évoluait dans cet environnement étrangement macabre. Ses doigts serraient avec plus de force son sabre, et il mordillait nerveusement l'intérieur de sa joue. Il ne comprenait pas exactement comment, mais il était arrivé jusqu'à cet endroit reculé de Foreslate. Il se sentait d'autant moins en sécurité qu'il se doutait que personne ne pouvait vivre dans un lieu aussi inhospitalier. La terre était froide, dure, sèche. la fertilité semblait être un concept inconnu dans un lieu comme celui-ci, où chaque végétal respirait l'haleine fétide de la mort. Paradoxe d'autant plus angoissant que Nemo n'avait pas entendu de chant d'oiseau depuis qu'il avait posé les pieds dans ce no-man's land. Non, décidément, il ne pressentait rien de bon dans ce lieu, et aurait préféré ne jamais y être arrivé. Seulement, le résultat était là et il devait s'y résoudre et avancer pour abréger le plus vite possible sa peine.

Le sentier bordé d'arbres aux branches tombantes et dénudées semblait se prolonger à l'infini. Pas le moindre souffle de vent ne venait balayer le sol et le laver des cadavres végétaux qui s'y étalaient. Nemo avait la désagréable impression d'évoluer dans une sorte de cimetière de la nature, délaissé de tous, comme un temple profané et maudit à jamais. L'air était oppressant, c'était certain, et presque étouffant. Physiquement, même, Nemo se sentait enserré par l'étreinte froide et vicieuse des démons qui pouvaient habiter cette partie de la forêt. Son pas s'accéléra, presque inconsciemment. Son objectif premier était de quitter ce tombeau ouvert. La sueur perlait sur son front, et pourtant un froid glacial se répandait dans tout son corps. Il continuait d'avancer, inlassablement, attendant son meurtrier derrière chaque tronc éventré.

Arriva finalement un moment où Nemo pénétra dans une sorte de clairière. C'était en fait un espace plane, encerclé par des troncs morbidement calmes, au centre duquel ... Nemo crut d'abord que son esprit s'abandonnait à la folie. Une femme se tenait debout, en garde, fixant de son regard froid et calculateur le nouveau-venu. L'ambiance se chargea d'un poids plus lourd encore. La femme n'était pas encore passée à l'action, mais il n'était pas bien difficile de deviner ses intentions. Cependant, ce n'était pas la peur qui dominait dans le coeur de Nemo, mais plutôt une forme de tristesse mêlée à du désespoir. En effet, celle qui le fixait dans la ferme intention de lui nuire physiquement était d'une beauté particulière. Son regard combatif dénotait sa détermination et sa fermeté d'esprit. C'était une femme d'action, faite pour l'instant présent et sans regard sur ses conséquences. Devoir se confronter à une telle adversaire ne pouvait qu'attrister Nemo.

Sans trop savoir pourquoi, il se mit en garde, sabre toujours rengainé. Leurs seuls regard semblaient avoir suffit aux deux adversaires pour se comprendre. Le combat était l'issue inévitable, la fatalité.

"Dommage ..."